Soulager la pubalgie avec l’ostéopathie


actualités / dimanche, novembre 19th, 2023

Ennemie jurée des sportifs amateurs et professionnels, la pubalgie peut toucher tout le monde, y compris les femmes enceintes. Vous souffrez actuellement d’un élancement vif, et à la fois diffus, dans la zone pubienne ou dans le haut de la cuisse ? Cet article est pour vous. Je vous explique comment l’ostéopathie peut traiter la pubalgie et vous offrir un soulagement durable. Je vous partagerai de précieux conseils pour vous aider à apaiser la douleur et prévenir les récidives.

La pubalgie : un large faisceau de symptômes

Avant de passer à la pratique, quelques explications anatomiques sont nécessaires ! Commençons par détailler les symptômes de cette pathologie. Comme son nom l’indique, la pubalgie se caractérise par une douleur au niveau du pubis. Elle s’étend fréquemment aux muscles adjacents, tels que les insertions des muscles abdominaux et les adducteurs.

Dès lors, la pubalgie peut être à l’origine des signaux suivants :

● une irritation autour de l’os du pubis pour une forme ostéo-articulaire ;

● des tensions dans le bas du ventre pour une pubalgie pariétale ;

● une douleur aigüe dans le pli de l’aine pour une forme tendineuse (soit une tendinite) au niveau de l’adducteur ;

● une inflammation à l’insertion des grands droits pour une forme tendineuse, à nouveau.

Vous suivez toujours ? Comme vous le constatez, il n’y a donc pas une, mais des pubalgies. Elles peuvent d’ailleurs se combiner chez certains sportifs, ce qui rend le diagnostic plus délicat à déterminer.

Les causes de la pubalgie : du sportif à la femme enceinte

Sports à risque et déséquilibres musculaires

La pubalgie est souvent liée aux sports alliant changements d’appui et mouvements soudains.

La pubalgie est souvent associée aux sports nécessitant des changements d’appuis brutaux et répétés comme le football, le hockey, le tennis, le basketball, le rugby, mais aussi la danse et la gymnastique. Les conditions de terrain peuvent également jouer un rôle. Par exemple, des dérapages sur un sol glissant peuvent entraîner des déchirures du canal inguinal. Selon la médecine du sport, la pubalgie peut être provoquée par un déséquilibre de force entre différents groupes musculaires. Par exemple, il n’est pas rare de soigner un athlète avec des adducteurs très puissants, mais d’un autre côté, des abdominaux obliques moins développés. Cela peut être la cause de la pubalgie avec tendinite des adducteurs.

Pubalgie pendant la grossesse : la posture et le mode de vie

La grossesse : une tendance à cambrer le dos propice à l’apparition de la pubalgie.

Pour les femmes enceintes, la pubalgie peut être provoquée par une pression sur le petit bassin, qui serait causée par le poids du fœtus. Le corps travaille dur pendant neuf mois ! De ce fait, la future mère peut avoir tendance à lever le pied sur l’activité physique et les étirements. S’ajoute à cela une propension naturelle à porter le bébé en avant, et donc à cambrer le dos. Le combo parfait pour l’apparition d’une pubalgie ! Les adducteurs peuvent alors se tendre, pendant que les abdominaux se relâchent. Entraînant des contraintes inhabituelles au niveau du pubis et une irritation des tendons entourant ce dernier.

La pubalgie : une douleur lancinante qui s’installe progressivement

Dans les premiers temps, la douleur se fait sentir au démarrage de l’effort, comme pour toutes les tendinites. Puis elle s’estompe à mesure que le corps s’échauffe. Mais elle peut surprendre le sportif pendant une courte pause, l’empêchant de reprendre un match, par exemple. Lorsque l’inflammation s’installe, les symptômes s’intensifient et peuvent finir par se manifester la nuit. Éternuer, tousser, ou encore faire des abdo, autant de gestes de la vie quotidienne qui provoquent une sensation de décharge électrique vers le centre du corps. Bien que bénigne et sans conséquence pour la santé du bébé, la pubalgie de la grossesse est, quant à elle, particulièrement incommodante. Elle entraîne une gêne lors de la marche, lors des changements de position, voire des élancements pendant le sommeil.

Les étapes d’une séance d’ostéopathie pour soigner la pubalgie

Pour soulager la douleur causée par la pubalgie, l’ostéopathie propose, comme toujours, une approche par le toucher et une réponse par le mouvement. La thérapie manuelle complètera la prise d’anti-inflammatoires, éventuellement prescrits par le médecin. Mais malheureusement, il n’existe pas encore de remède miracle pour pallier instantanément les effets de la pubalgie. Le repos total est donc de mise pour favoriser la guérison.

Évaluation du patient et du trouble

Tout d’abord, votre praticien cherche à détecter où se situe précisément l’inflammation. On palpe le bas du ventre, juste à côté de la symphyse pubienne, à la recherche d’une douleur. Est-ce au niveau du pubis ? Est-ce plutôt du côté des abdos, ou encore de l’aine ? Le diagnostic peut se poursuivre par une petite série de contractions des abdominaux. Le thérapeute vérifie alors la présence d’une courbure sur la peau, signe d’une inflammation. La position du bassin est également observée, car un déséquilibre peut être à  l’origine de la pubalgie. L’ostéopathe peut éventuellement vous conseiller de porter des semelles orthopédiques afin de rétablir le bassin dans son axe vertical. Cela permet de redynamiser toute votre posture et d’alléger les pressions qui peuvent s’exercer dans le bassin. D’autre part, un des grands principes ostéopathiques repose sur le concept des réactions en chaîne. Cela suggère que les divers systèmes de l’organisme sont intimement liés. C’est pourquoi une partie du corps entravée peut causer des troubles ailleurs que dans une zone directement périphérique. Votre praticien examinera donc l’ensemble de votre posture, afin de rechercher les blocages à l’origine des contraintes dans votre bassin.

Techniques ostéopathiques adaptées à la pubalgie

Pour soigner votre pubalgie, l’ostéopathe se concentre sur plusieurs aspects. Tout d’abord, il peut agir sur les pressions exercées par le bébé sur le petit bassin, notamment au niveau de la symphyse pubienne. À cette fin, il met en œuvre des manipulations délicates et non intrusives. L’objectif est de désenclaver les organes du petit bassin, les ligaments, les muscles et autres tissus mous. Ensuite, on travaille en vue de récupérer progressivement la mobilité du bassin. En effet, le blocage à ce niveau favorise les contraintes au niveau de la branche pubienne. Libérer la structure du bassin contribue à soulager la pubalgie.

Dans de nombreux cas, le traitement implique le travail des deux muscles principaux qui s’attachent à l’os du pubis, à savoir les adducteurs et les abdominaux. Des exercices spécifiques sont réalisés pour mobiliser ces muscles sans douleur. Pour les sportifs, une rééducation des gestes peut également être mise en place pour prévenir les récidives et favoriser un retour à l’activité sportive.

Conseils pour le suivi à domicile

Pendant la durée de votre traitement et afin de favoriser votre rétablissement, évitez toute activité physique susceptible d’aggraver la douleur. Vous pouvez prendre des compléments alimentaires à base de curcuma, de bicarbonate et d’oméga-3, qui possèdent des propriétés anti-inflammatoires. Pour atténuer la douleur, appliquez une poche de glace sur la région enflammée, au moins une fois par jour. De plus, vous pouvez utiliser des huiles essentielles de gaulthérie, de romarin ou de genévrier (uniquement à partir du 4e mois de grossesse et avec avis médical). Diluez-en quelques gouttes dans une huile végétale neutre et massez la zone douloureuse. En parallèle, n’oubliez pas d’effectuer des étirements pour les abdominaux, les fessiers, les adducteurs et les ischio-jambiers. Ces gestes contribuent à détendre les muscles et à retrouver de la flexibilité.

Comment prévenir la pubalgie ?

Vous recherchez des solutions efficaces pour éviter les douleurs de la pubalgie en complément de vos séances d’ostéopathie ? Terminons par quelques conseils pour aider votre corps à se maintenir dans un processus d’auto-guérison et de bien-être.

1. Entretenir une synergie musculaire au niveau du centre

« Gainer, gainer, gainer » ! Vous pensez peut-être que votre ostéopathe se répète constamment ? Il est pourtant essentiel de maintenir la tonicité du corset naturel formé par les abdominaux. En effet, il n’y a pas que le grand droit (ce muscle en forme de tablettes de chocolat) qui compte ! Il faut notamment solliciter :

● les obliques inférieurs, muscles entourant la taille ;

● et le transverse, muscle profond contribuant à une bonne posture pendant

l’effort.

Les exercices de gainage tels que la planche et la planche latérale, c’est idéal pour renforcer le centre (et ce, en toute sécurité pour la colonne vertébrale).

2. Renforcer le dos

Pour le dos, la posture du semi-pont avec une jambe levée peut être bénéfique.

3. Assurer une bonne posture

Réduisez la tendance à vous tenir très cambré en renforçant le transverse et en le mobilisant pendant l’effort.

Petit rappel : pour solliciter ce muscle, il « suffit » de rentrer le nombril vers la colonne. Vous pouvez aussi visualiser que les abdominaux « s’accrochent » très fort à vos vertèbres lombaires. Pensez également à étirer régulièrement les chaînes musculaires antérieures, notamment les abdominaux et les quadriceps.

4. Équilibrer les forces musculaires

Dans le cas de la pubalgie, il faudra particulièrement travailler l’équilibre entre les muscles abducteurs et adducteurs. Contrôlez la force des adducteurs en favorisant une bonne souplesse de ces muscles, tout en tonifiant les abducteurs.

5. Bien s’échauffer et s’hydrater

Avant toute pratique sportive, assurez-vous de bien vous échauffer pour préparer vos muscles et articulations. N’oubliez pas de vous hydrater avant, pendant et après l’activité physique. En effectuant des exercices de renforcement et d’étirement au niveau des abdominaux et des cuisses, vous contribuez à tonifier la région du bassin et des adducteurs, en réduisant ainsi les risques de mouvements de cisaillement susceptibles d’entraîner de l’inflammation.

Par son approche holistique, l’ostéopathie favorise une récupération optimale en traitant la cause sous-jacente des douleurs liées à la pubalgie. Les femmes enceintes bénéficient particulièrement de ce traitement, car il soulage les irradiations pelviennes et lombaires, offrant ainsi une qualité de vie normale en fin de grossesse. Les sportifs peuvent également tirer profit de l’ostéopathie pour prévenir et soigner les pubalgies, car elle permet de reprendre l’activité sportive grâce à une rééducation personnalisée.

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